Tout savoir sur l’allocation de retour à l’emploi (ARE) de Pôle Emploi

On ne décrète pas la confiance dans le système social français : elle se gagne, à force de dispositifs précis et de garde-fous parfois tatillons. L’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) s’inscrit au cœur de ce pacte, là où le mot « chômage » ne rime plus, tout à fait, avec précarité.
Plan de l'article
L’allocation de retour à l’emploi : une aide essentielle pour rebondir
La protection sociale façonne un socle pour ceux qui, privés d’activité, doivent composer avec l’incertitude. L’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE), versée par France Travail, représente ce filet qui retient chaque demandeur d’emploi involontairement sorti du marché du travail. Ce revenu de remplacement, loin d’être anodin, maintient un pont vers l’emploi et stabilise des vies bousculées.
L’attribution de l’ARE est encadrée. Seuls les salariés ayant perdu leur emploi sans l’avoir choisi peuvent y prétendre. France Travail procède alors à une évaluation personnalisée : il examine chaque parcours, calcule l’ouverture des droits, applique les prélèvements sociaux, notamment la CSG et la CRDS. L’allocation s’inscrit donc dans un mouvement solidaire national, sans passe-droit.
Durant la période d’indemnisation chômage, les droits à la retraite (base et complémentaire) continuent de s’accumuler. Ce mécanisme limite la casse : perdre son emploi ne signifie pas décrocher du système social pour autant.
Voici ce que permet concrètement l’ARE :
- L’ARE offre un soutien temporaire qui aide à traverser une période d’incertitude professionnelle.
- Elle conditionne la conservation de la couverture maladie et des droits à la retraite.
- Chaque mois, actualiser sa situation auprès de France Travail reste indispensable pour continuer à percevoir l’allocation.
Certes, le modèle n’est pas exempt de défauts. Mais il répond à une nécessité : permettre aux personnes privées d’emploi de garder un pied dans la société active, sans basculer dans l’oubli.
Qui peut bénéficier de l’ARE ? Les critères à connaître
Accéder à l’allocation de retour à l’emploi suppose de remplir plusieurs conditions. France Travail veille à l’application stricte de chaque critère. D’abord, il faut être inscrit comme demandeur d’emploi et actualiser sa situation tous les mois. Cette démarche s’accompagne d’un engagement : prouver sa recherche active d’emploi, matérialisée par un contrat avec France Travail.
Le passé professionnel compte également. Pour ouvrir droit à l’ARE, il faut justifier d’au moins 130 jours ou 910 heures travaillés au cours des 24 derniers mois (36 mois après 55 ans), tous contrats confondus, CDI, CDD, intérim, peu importe, tant que l’activité a eu lieu sur le territoire national (y compris les DROM, sauf Mayotte qui relève d’un régime à part).
La perte d’emploi doit résulter d’une situation subie : licenciement, fin de contrat à durée déterminée, rupture conventionnelle. Les démissions restent exclues, sauf exceptions appelées « légitimes » : suivi de conjoint, non-paiement du salaire, etc. Par ailleurs, refuser deux fois une proposition de CDI après un CDD ou une mission d’intérim, sur les douze derniers mois, fait perdre le bénéfice de l’allocation.
D’autres conditions complètent le tableau : le demandeur d’emploi doit résider en France et ne pas avoir atteint l’âge de la retraite à taux plein. Il doit aussi être reconnu apte à travailler. Ces règles, parfois complexes, visent à cibler l’aide sur ceux qui en ont besoin, tout en évitant les effets d’opportunisme.
Comment est calculé le montant de votre allocation chômage ?
Le montant de l’allocation chômage ne se réduit pas à une simple opération mathématique. Tout part du salaire journalier de référence (SJR), calculé sur la base de la moyenne des salaires bruts perçus pendant la période de référence, en incluant les primes mais en excluant les indemnités de licenciement ou de congés payés.
À partir de ce SJR, France Travail applique la formule suivante :
- 40,4 % du SJR auxquels s’ajoutent 12,95 € par jour (barème 2024)
- ou 57 % du SJR
Le montant le plus avantageux est retenu, tout en respectant un minimum (31,97 € par jour en 2024) et un plafond (75 % du SJR). Pour les personnes dont le SJR dépasse 4914,33 €, une réduction de 30 % s’applique à partir du septième mois, sauf pour celles ayant 55 ans ou plus.
Avant que l’indemnisation ne démarre, France Travail applique, si c’est le cas, des jours de différé (en raison d’indemnités de rupture ou de congés payés perçues) puis un délai d’attente de sept jours. Les prélèvements sociaux (CSG, CRDS) sont ensuite retenus sur le montant brut.
La durée d’indemnisation dépend du nombre de jours travaillés sur la période de référence, puis est ajustée avec un coefficient de 0,75, sauf dérogation. Ces paramètres, constamment ajustés, témoignent d’une volonté d’équilibrer accompagnement et responsabilisation.
Questions fréquentes et cas particuliers autour de l’ARE
Dans la réalité, l’allocation de retour à l’emploi soulève toutes sortes de situations qu’il faut traiter avec précision. Le cumul de l’ARE avec d’autres revenus répond à des règles précises : il peut être possible de percevoir l’ARE en même temps qu’une pension d’invalidité ou, dans certains cas, une pension de vieillesse, mais tout dépend du montant total et du type de pension. Lorsque les droits à l’ARE sont épuisés, l’ASS (allocation de solidarité spécifique) peut prendre le relais, sous conditions de ressources.
Côté formation, démarrer une formation professionnelle validée par France Travail interrompt la dégressivité de l’allocation et maintient les droits. Par ailleurs, chaque période indemnisée compte pour la retraite de base et complémentaire : 50 jours indemnisés équivalent à un trimestre pour la retraite du régime général. Les droits restent rechargeables si le demandeur retravaille au moins 130 jours ou 910 heures avant épuisement de ses droits.
Certains profils sont concernés par des dispositifs spécifiques. Voici les principaux points à retenir :
- Pour les travailleurs saisonniers, il faut avoir travaillé au moins 108 jours ou 758 heures pour ouvrir des droits.
- Pour une recherche d’emploi hors de France : l’ARE peut être maintenue jusqu’à trois mois lors d’une recherche d’emploi dans l’Union européenne, l’Espace économique européen, en Suisse ou au Royaume-Uni.
Enfin, quelques situations spécifiques à prendre en compte :
- Radiation : être radié de France Travail stoppe immédiatement le versement de l’ARE.
- Retraite à taux plein : le versement de l’allocation s’arrête dès que l’âge légal et la durée de cotisation sont atteints.
- Actualisation mensuelle : déclarer sa situation chaque mois demeure indispensable, sous peine de suspension du versement.
L’ARE évolue au fil des réformes, mais son principe reste le même : offrir une rampe de lancement pour rebondir, sans couper les ponts avec la vie professionnelle. Au bout du compte, c’est toute une dynamique collective qui se joue derrière cette allocation, celle qui refuse d’abandonner quiconque au bord du chemin.
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