Quelle épaisseur de joint choisir pour votre carrelage et pourquoi

Oubliez les idées reçues : l’épaisseur des joints de carrelage ne se choisit pas au hasard, ni par simple préférence visuelle. Ce détail, souvent relégué au second plan, conditionne pourtant la solidité, l’esthétique et la longévité de toute pose. Selon la nature du carrelage, le format des dalles ou l’emplacement, intérieur feutré ou terrasse exposée, la largeur idéale varie. Un exemple simple : pour des carreaux XXL, mieux vaut prévoir des joints plus larges, histoire d’absorber les irrégularités du support et de garantir une pose sans mauvaise surprise.

La pièce où l’on pose le carrelage impose aussi ses règles. Dans une salle de bains, les joints larges couplés à un mortier hydrofuge protègent des infiltrations. À l’inverse, dans un salon peu exposé à l’eau, des joints fins s’intègrent discrètement et offrent un rendu minimaliste. La finalité, toujours : marier technique et élégance sans sacrifier la durabilité.

La fonction et l’importance des joints de carrelage

Réduire le joint à un simple détail esthétique serait une grave erreur. Ces interstices jouent plusieurs rôles de premier plan. D’abord, ils servent à gommer les petites différences de taille entre les carreaux, car même les productions les plus soignées présentent parfois des écarts. Les joints uniformisent la surface et assurent une pose plane, sans effet de vague.

Neutraliser les tensions

Autre mission : absorber les tensions qui parcourent la chape. Les sols, soumis aux variations de température ou d’humidité, bougent, se dilatent, se contractent. Les joints agissent alors comme des amortisseurs, limitant les risques de fissures ou de carreaux qui se décollent.

Protection contre l’eau et la saleté

Les joints protègent aussi le carrelage des agressions extérieures. En cuisine ou en salle d’eau, ils constituent une barrière face à l’humidité : une pose bien exécutée évite que l’eau ne s’infiltre sous les carreaux et ne vienne fragiliser la structure. Mieux : ils freinent l’accumulation de saleté, simplifiant l’entretien au quotidien.

Trois fonctions principales se dégagent :

  • Compensation des écarts de format
  • Absorption des mouvements du support
  • Protection contre l’humidité et les salissures

Les critères pour choisir l’épaisseur des joints

Avant de sortir la truelle, il faut se pencher sur plusieurs critères techniques et décoratifs. Les normes DTU et CPT (Documents Techniques Unifiés, Cahiers des Prescriptions Techniques) cadrent le choix : pas question de poser du carrelage « joint nul », ces documents imposent des largeurs minimales pour garantir la qualité de l’ouvrage sur la durée.

Recommandations selon le type de carrelage

Les prescriptions diffèrent selon la catégorie de carrelage et la destination de la pose. Pour des carreaux céramiques pressés posés au sol en intérieur avec joints réduits, la largeur minimale est de 2 mm. Pour une pose standard, comptez 4 mm. En extérieur, la norme grimpe à 5 mm, histoire de pallier les contraintes plus fortes (gel, chaleur, variations d’humidité). Au mur, les joints descendent à 2 mm pour les carrelages rectifiés, tandis que le joint normal reste à 4 mm.

Cas particuliers et exceptions

La mosaïque fait figure d’exception : le format des joints dépend de la trame qui supporte les tesselles. Pour les grands carreaux, par exemple le format 60×60, on recommande 2 mm pour les modèles rectifiés en intérieur, 4 mm pour les non-rectifiés et 5 mm en extérieur.

Voici quelques repères utiles :

  • 2 mm pour les carreaux céramiques en intérieur (pose à joints réduits)
  • 4 mm pour les carreaux céramiques en intérieur (pose standard)
  • 5 mm pour les carreaux céramiques en extérieur
  • 2 mm pour les carreaux rectifiés en intérieur
  • 4 mm pour les carreaux non rectifiés en intérieur

carrelage joint

Conseils pratiques pour une pose réussie

Utilisation des entretoises et croisillons

Pour une pose parfaitement régulière, les professionnels misent sur les entretoises et croisillons. Ces petits accessoires en plastique maintiennent l’écartement, garantissant des joints bien droits du premier au dernier carreau. Ils existent en plusieurs épaisseurs pour s’adapter à chaque configuration.

Préparation et application du mortier

Autre étape clé : la préparation du mortier. Un dosage précis, conforme aux recommandations du fabricant, assure un joint solide et résistant. Le mortier s’applique à la taloche, puis se lisse à la raclette en caoutchouc pour éviter les bulles d’air et obtenir un fini impeccable.

Adaptation des couleurs de joints

Le choix de la teinte des joints influence le rendu final. Pour un carrelage imitation bois, les teintes brunes ou beige s’accordent naturellement. Sur un carrelage blanc, miser sur des joints blancs ou gris crée un ensemble harmonieux et discret. Les carreaux gris ou effet pierre s’associent avec des joints gris. Pour les carrelages plus colorés, il vaut mieux sélectionner une nuance qui rappelle un détail de la pièce ou du carrelage lui-même.

Entretien des joints

Des joints propres et sains, c’est la garantie d’un carrelage durable. Nettoyer régulièrement avec des produits adaptés limite l’apparition de taches ou de moisissures. Si les joints montrent des signes de fatigue, un remplacement s’impose pour conserver l’aspect et la résistance du revêtement.

En matière de carrelage, chaque millimètre de joint pèse lourd dans la balance. Respecter les bonnes pratiques, c’est s’assurer un sol qui traverse les années sans faiblir, et un regard qui ne se lasse pas de la précision du détail.

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