1,5 million de Français possèdent une résidence secondaire, mais rares sont ceux qui connaissent toutes les règles du jeu pour financer ce rêve sans tomber dans les pièges. Les dispositifs d’aide à l’achat immobilier ne s’appliquent pas de la même manière aux résidences secondaires qu’aux résidences principales. Certaines subventions sont strictement réservées à l’habitat permanent, tandis que des soutiens locaux ou spécifiques peuvent exister, à condition de remplir des critères parfois méconnus.
Les conditions d’accès, les montants alloués et les modalités de remboursement varient selon le statut du bien, la localisation et le profil de l’acquéreur. Comprendre ces différences s’avère essentiel pour anticiper l’ensemble des frais et optimiser le financement d’un projet d’investissement.
Résidence secondaire : un investissement à bien préparer
Résidence secondaire : cette appellation regroupe une multitude de situations. Entre la maison familiale en Normandie, un appartement sur la côte bretonne ou un chalet à la montagne, chaque bien raconte une histoire différente, entre choix patrimonial et usage personnel. En 2024, les chiffres officiels l’attestent : 10 % des logements en France sont des résidences secondaires, principalement détenues par des personnes de plus de 60 ans. Ce type d’acquisition s’impose comme une démarche réfléchie : anticipation de la transmission, recherche de rentabilité, envie de profiter d’un lieu de vie à sa mesure.Acquérir une résidence secondaire, c’est aussi diversifier son patrimoine immobilier, envisager la succession, organiser une retraite dynamique ou préparer une solution de télétravail au vert. Certaines familles retrouvent le même toit chaque été, d’autres cherchent à rentabiliser l’investissement grâce à la location saisonnière, voire à louer ponctuellement pour des événements ou des tournages. Cette possession, cependant, ne se résume pas à un simple plaisir : elle entraîne des charges spécifiques, comme l’entretien, l’assurance habitation, des charges de copropriété en cas d’appartement, et tout un volet fiscal dédié à ces biens.
Voici un aperçu des principales charges à anticiper :
- Taxe d’habitation qui subsiste sur les résidences secondaires, souvent avec une majoration dans les communes attractives
- Taxe foncière à acquitter chaque année
- Frais de notaire : comptez entre 7 et 8 % dans l’ancien, 2 à 3 % dans le neuf
- Plus-value immobilière imposée lors de la revente, sauf exonération après plusieurs années de détention
La gestion à distance d’un logement nécessite parfois le recours à une agence de gestion. Pour ceux qui souhaitent louer, il faut prendre en compte les démarches obligatoires : déclaration à l’Insee, autorisation municipale dans certaines villes, statut LMNP à envisager. Au-dessus d’un certain seuil de patrimoine, la résidence secondaire vient aussi grossir l’assiette de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Quant aux frais d’entretien, ils représentent la plupart du temps 1 à 2 % du prix d’achat par an, mais peuvent grimper pour des biens atypiques ou dotés d’aménagements particuliers.Avant de signer, il s’agit donc de mesurer la réalité des coûts, de projeter l’utilisation future du bien, et d’intégrer la question de la transmission comme celle de la rentabilité.
Quelles solutions pour financer votre achat ?
Monter un dossier de financement pour une résidence secondaire commence par une analyse honnête de vos ressources et objectifs. Les banques occupent une place centrale : elles proposent le prêt immobilier classique, mais attendent généralement un apport personnel de 10 à 20 % du prix, seuil en hausse ces dernières années. Côté taux, en 2024, il faut compter entre 2 et 3 %, légèrement au-dessus de ceux accordés pour une résidence principale.Faire appel à un courtier en prêt immobilier permet d’optimiser les conditions et d’accéder à des offres plus intéressantes. Certains profils peuvent s’orienter vers un prêt in fine, où le capital est remboursé en une fois à l’échéance, stratégie prisée en gestion de patrimoine. Le regroupement de crédits attire aussi les investisseurs qui souhaitent alléger leur taux d’endettement en consolidant différents prêts.L’acquisition via une SCI (Société Civile Immobilière) constitue un autre levier : elle simplifie la gestion collective et prépare la transmission entre associés ou membres d’une même famille. Les sommes placées sur un PEL ou un livret A peuvent renforcer l’apport. Attention toutefois, les prêts aidés comme le PTZ ou le prêt accession sociale ne sont pas disponibles pour ce type de projet.Comparer les offres bancaires, projeter la charge totale sur plusieurs années et structurer la propriété, par exemple via une SCI, permet de bâtir un plan de financement solide, en phase avec vos ambitions patrimoniales.
Aides financières : panorama des dispositifs accessibles aux acquéreurs
Acquérir une résidence secondaire, c’est se heurter à une réalité réglementaire stricte. Les prêts aidés (PTZ, prêt accession sociale) sont réservés à la résidence principale. Impossible donc d’utiliser un prêt à taux zéro pour financer un pied-à-terre au bord de la mer ou une maison à la campagne. Les acheteurs doivent s’organiser sans ces appuis institutionnels.
L’épargne personnelle devient alors le levier principal. Un PEL (Plan Épargne Logement) peut servir d’apport ou donner accès à un prêt immobilier traditionnel, à condition de présenter un dossier solide et un apport conséquent. Les solutions comme le prêt in fine ou le regroupement de crédits s’adressent principalement à ceux qui disposent de plusieurs actifs et souhaitent affiner leur stratégie patrimoniale.
Pour résumer les possibilités, voici les solutions réellement envisageables :
- Ni PTZ ni prêt conventionné pour l’achat d’une résidence secondaire
- Possibilité d’utiliser un PEL pour compléter l’apport
- Montages via SCI, recours au prêt in fine ou regroupement de crédits selon sa situation
Côté rénovation, les aides à la performance énergétique telles que MaPrimeRénov’ ne s’appliquent que de façon très limitée aux résidences secondaires, et sous des conditions restrictives. Avant toute démarche, il reste judicieux de vérifier l’éligibilité de chaque crédit ou aide, directement auprès de la banque ou de l’administration compétente.
Les étapes clés pour sécuriser votre projet immobilier
Avant de concrétiser l’achat d’une résidence secondaire, chaque étape demande une vigilance particulière. Évaluer la faisabilité du projet, c’est anticiper les charges régulières : taxe foncière, taxe d’habitation (qui reste due, souvent majorée dans certaines communes), et l’entretien annuel,qui représente généralement 1 à 2 % du prix d’acquisition, voire jusqu’à 5 % pour les biens équipés d’une piscine ou d’installations spécifiques.
Le financement nécessite un apport personnel d’au moins 10 à 20 %. Il faut intégrer dans le plan global non seulement les frais de notaire (7 à 8 % dans l’ancien, 2 à 3 % dans le neuf), mais aussi les frais d’agence immobilière, souvent sous-estimés. Les banques exigent des dossiers solides et le recours à un courtier en prêt immobilier s’avère parfois décisif pour obtenir des conditions avantageuses.
Pour ne rien laisser au hasard, quelques vérifications s’imposent :
- Contrôler la couverture de votre assurance habitation : elle doit inclure le vol, le vandalisme, les dégâts des eaux et la responsabilité civile, même en cas d’absence prolongée.
- Prévoir l’entretien régulier, voire déléguer la gestion à une agence de gestion si la distance complique les interventions.
- Anticiper la plus-value immobilière en cas de revente : 19 % d’impôt, 17,2 % de prélèvements sociaux, sauf exonération progressive après plusieurs années (22 ans pour l’impôt, 30 ans pour les prélèvements sociaux).
La location saisonnière attire par ses perspectives de rendement, parfois jusqu’à 4 %, à condition de respecter la réglementation (déclaration, autorisation municipale, statut LMNP). Enfin, la transmission peut s’organiser en amont, notamment grâce à la SCI, pour simplifier la gestion et envisager la succession dans la sérénité.
À la croisée de la raison et de l’envie, la résidence secondaire se construit comme un projet d’équilibre. Savoir naviguer entre contraintes financières, règlementations et stratégie patrimoniale, c’est déjà préparer les souvenirs de demain.


